Cher Pirate,
Quand j’étais petite, quelqu’un a volé une poupée Barbie pour moi. Tu aurais dû la voir. Elle avait une robe étincelante, en argent. Le genre de poupée que ma mère n’aurait jamais pu m’offrir (40$ à l’époque, c’était bien trop pour un jouet). Et quand m’a mère l’a su, elle était furieuse et elle m’a forcée à ramener la poupée au magasin. La honte, je ne te raconte même pas. Elle disait que, lorsqu’on vole, ce sont les autres qui paient. Et que si tout le monde faisait ça, ma poupée à 40$ allait être à 50$ et que, forcément, moins de gens allaient pouvoir s’en offrir une.
Alors aujourd’hui, quand je vois que tu te plais à mettre mes romans sur les serveurs de partage d’ebooks, ça me fait beaucoup de peine. Tu vois, quand je donne des histoires, c’est que j’ai envie de les offrir, pas de me les faire pirater. Du coup, quand j’ai vu que tu avais posté un livre qui était en lecture privée, que j’ai délibérément retiré de la lecture libre pour le corriger et le soumettre à un éditeur, ça m’a choquée. C’est pour ça que j’ai décidé d’arrêter de me battre et de cesser de partager mes romans.
Tu vois, ton geste vient de coûter tous mes romans gratuits.
Ce n’est même pas de la méchanceté de ma part, et probablement pas de la tienne non plus. C’est juste que tu ne respectes pas ma façon d’offrir et que je suis lasse de te faire la guerre. Dans la vie, je bosse, j’ai un gamin, un mari, des tas de trucs à faire, et mon temps, il est un peu restreint pour jouer à cache-cache. Essaie d’écrire un roman, vois combien ça coûte pour le faire corriger, et trouve un éditeur aussi. Après, si tu veux, on en reparle.
Tu oublies peut-être que je ne suis pas obligée de donner mes textes. Je pourrais faire comme des tas d’auteurs, les vendre alors qu’ils sont bourrés de fautes, mal structurés, etc., mais je suis consciente que certains n’ont pas les moyens de tout acheter. C’est dommage. En t’amusant à donner mes textes, tu m’as enlevé le goût de les offrir. Et ça, c’est le plus triste, je trouve.
Et juste pour te donner une idée de ce dont je parlais dans le premier paragraphe: sache que quatre petites maisons d’édition ont fermés leur porte durant la dernière année. Oh, je sais, ce n’est pas de ta faute. Ce n’est jamais la faute à personne. Moi aussi, il m’arrive de pirater, tu sais. Je ne te jette pas la pierre.
Ceci dit, ma mère avait raison. On peut bien se voiler la face, mais tout à un prix. Quand quelqu’un vole, ce sont forcément les autres qui paient.
Bah, ce n’est pas grave. Moi, je vais continuer à écrire. Tu vas juste devoir attendre plus longtemps pour les lire et pour les pirater. Au moins, ils seront corrigés avant d’envahir la toile. Je n’en retirerai peut-être pas grand-chose, mais ça me donnera un répit.
Allez, sans rancune!
Pfff nul 🙁
Oh, ce serait quelqu’un à qui tu avais offert la possibilité de lire en lecture privée ton dernier roman, alors ? Ou alors quelqu’un qui saurait comment contourner ce système, peut-être ? Effectivement, je comprends que tu sois choquée.
Et excellent billet, au passage. Je partage.
Chère Sara, je voudrais vous dire ici combien je partage vostre texte. Ces pauvres petits pirates ne voient pas plus loin qur le bout de leur nez! Ils sont si nuls qu’ils ne voient le mal qu’ils font à ce moyen extraordinaire de communication entre les hommes qu’est le web!
Bien admirativement
Eugene
Je regrette mais j’approuve, c’est mon côté socialiste
Moi aussi, je regrette et je suis triste
C’est aussi la rançon de la gloire malheureusement. Il n’y a qu’une solution pour contourner ce problème, publier en format papier et rien d’autre. Une vingtaine de mes ouvrages (en ebook) circulent en continue sur la toile, les derniers sont uniquement en livre et aucun ne sont piratés (pour l’instant du moins).. Tous les lecteurs ne sont pas équipés pour photocopier un livre. Bon courage 😉
Publier en format papier n’est pas la solution. Pensez à tous les formats papier qui circulent en occasion. Les auteurs ne touchent pas les droits sur ces ventes-là mais uniquement sur le neuf. 😉
Je ne dis pas ça pour inciter à pirater mais juste pour remettre les choses à leur place: la vente d’occasion ou le piratage, finalement c’est le même « combat ».
Pour avoir mesuré clairement les revenus des deux formats sur une vingtaine de mes oeuvres, je peux vous assurer que cette solution, même provisoire, est la plus envisageable pour les auteurs autopubliés voir pour les éditeurs. Je ne dis pas qu’un livre papier n’est pas « piratable », il est juste évident qu’un fichier numérique se retrouvera plus rapidement sur le web qu’un livre de 400 pages scannés. Dès l’instant où j’ai cessé de rendre disponible nos romans en format numérique, les ventes papier des dernières publications ont quadruplé. Je touche du bois mais pour l’instant aucune de ces œuvres n’est disponible sur des sites ou forums de téléchargement. C’est clair que la démarche est enfantine pour un internaute lambda de télécharger une oeuvre et de l’envoyer à 10 amis ou contact, plutôt que de prêter la même oeuvre à ces mêmes personnes.
Cordialement
Moi aussi je le regrette. Mais je suis d’accord avec vous. C’est triste. Un manque de respect pour la création.
je regrette que quelqu’un ai fait ca, car vous le dites, il y a des gens qui n’ont pas necessairement les moyen d’acheter vos oeuvres et qui prenait un grand plaisir a les lire gratuitement, qui s’ennuyait et avait parfois une vie monotone, jusqu’a ce qu’ils decouvrent vos livres, ce qui etait mon cas, j’espere malgré tout en voir d’autre apparaitre par magie, on ne sais jamais avec vous 😉
vous est-il possible de me contacter ng@actualitte.com pour un entretien que nous publierons sur http://www.actualitte.com ?
merci d’avance nicolas gary
il est vraiment regrettable que les personnes ne respectent pas votre choix, me voilà bien triste d’apprendre cela.
Bonsoir, je viens de comprendre le pourquoi du retrait de vos livres, quel dommage, comment peut on oser publier des texte qui ne nous appartiennent pas, c’est bien triste et irrespectueux de votre travail, au plaisir de vous lire
Bonjour,
Navrée pour vous, navrée moi.
C’est vraiment dommage. J’ai tout lu de vous, gratuitement ou pas, je surveillais quasi quotidiennement vos écris. Tant pis, j’attendrai qu’ils soient en vente. Tant mieux pour vous.
Excellente continuation.
C’est vraiment triste ce qui vous est arrivé mais je vous comprends, dommage, parceque je m’était habituée à suivre toute vos oeuvres sur atramenta. Vous lire était un vrais plaisir, bon courage et bonne continuation.