05

Peu de temps

Sans attendre, il tira sur ses jambes et la fit à nouveau tomber à la renverse sur le lit avant de lui retirer ses derniers vêtements. Choquée, elle tenta de refermer les cuisses, mais il s’y plaça sans attendre et elle s’empressa de détourner la tête. C’était trop ! Cet homme était véritablement un sauvage, et elle refusait de voir l’instant où il la prendrait de la sorte.

— Pas beaucoup temps, gronda-t-il.

Elle ne sut si elle était effrayée ou soulagée qu’il doive se dépêcher. Malgré ses mots, Rolf retourna embrasser sa poitrine. Tendue, elle attendit que la brûlure se fasse sentir entre ses cuisses quand il mordit de nouveau sa pointe. Dans un petit cri, elle fut forcée de tourner son visage vers lui.

— Mais qu’est-ce que… ?

Gisla hoqueta lorsque quelque chose se posa entre ses cuisses et elle crut qu’il avait cherché à attirer son attention pour commettre l’irréparable, mais elle le scruta avec un air perdu dès qu’elle comprit qu’il la touchait avec ses doigts.

— Mais… vous…

Il mordilla à nouveau sa pointe et lui arracha un léger cri. À bout de souffle, elle le rabroua d’un regard sombre tandis qu’il relevait un visage souriant dans sa direction.

— Douleur, parfois bonne chose, dit-il d’une voix grave.

— Mais pourquoi est-ce que… ?

Elle referma les lèvres lorsqu’un tremblement la secoua tout entière. La douleur l’avait momentanément aveuglée et elle en avait oublié les caresses disgracieuses qu’il commettait entre ses cuisses. Troublée par sa réaction, elle tenta de refermer les jambes et de reculer sur le lit quand il fronça les sourcils.

— Accepter douleur. Accepter joie.

Gisla aurait été incapable de savoir s’il s’agissait d’un ordre, car elle ferma les yeux quand les secousses qu’il provoquait entre ses cuisses se mirent à se faire plus fermes. N’était-il pas censé lui faire du mal ? Se jeter sur elle comme le sauvage qu’il était ? Quand il retourna mordiller sa pointe, elle serra les dents pour essayer de contenir le cri qui se formait dans sa gorge, mais dès que la douleur s’estompa, c’était une autre sensation qui accaparait son attention. Un trouble qu’elle ne comprenait pas tout à fait, lié à ces secousses constantes qu’il générait beaucoup plus bas.

— Ne pas combattre, souffla-t-il.

Au lieu de la mordre à nouveau, il enveloppa la pointe de son sein entre ses lèvres et elle devina la caresse d’une langue sur sa chair tendue et étrangement sensible.

— N’êtes-vous pas… censé… ?

Sa question fut interrompue par un soubresaut qu’elle fut incapable de contrôler et elle referma prestement les lèvres, consciente du son qui cherchait à s’en échapper. Quand elle chercha le regard de son époux, elle tomba sur des yeux clairs rivés sur elle.

— Vous…

Un autre soubresaut la fit fermer les yeux. Ce premier contact n’était-il pas censé être plus désagréable ? Gisla n’était pas certaine de comprendre ce que cet homme provoquait dans son propre corps !

Quand des doigts entrèrent en elle, un nouveau cri lui échappa, de peur principalement, puis des secousses plus vives lui arrachèrent un gémissement lascif qu’elle tenta de contenir sous une main. Quand elle ouvrit les yeux, elle souffla :

— Mais qu’est-ce que… ?

Un spasme la secoua et elle fut prestement rabrouée du regard.

— Ne pas combattre, répéta Rolf.

Dans un halètement, elle se laissa tomber sur le lit, sursauta lorsqu’une nouvelle morsure la fit tressaillir, mais dès que cette brûlure s’évapora de sa chair, c’est un autre feu qui se mit à la consumer. Plus bas. Beaucoup plus bas. Et d’une façon si violente que Gisla se raidit dans un cri qu’elle fut incapable de retenir.

Pendant un bref instant, le monde lui parut en suspens, puis la langue de son époux remonta le long de sa poitrine et le temps qu’elle recouvre ses esprits, il entra en elle d’un trait, la ramenant autant dans la réalité que dans la douleur. Lorsqu’elle tenta de réagir, Rolf coinça ses poignets de chaque côté de sa tête et la disputa du regard.

— Maintenant, ma femme, annonça-t-il.

Il sembla vouloir se retirer avant de revenir rudement en elle, si fort que Gisla en eut le souffle coupé. Sa vue se brouilla de nouveau et elle détourna la tête pendant qu’il recommençait. Encore et encore. Si vivement qu’elle étouffa un sanglot. Elle ne savait plus si c’était le fait d’être coincée sous cet homme, cette douleur qui s’était logée entre les cuisses ou si c’était d’avoir baissé sa garde pendant un bref instant.

Quand le corps de Rolf se pencha vers elle, Gisla esquiva le baiser qu’il tenta de poser sur sa joue. Il lécha ses larmes avant de se mettre à gémir. Ses passages accélérèrent et elle compta les secondes jusqu’à ce que – enfin – il s’immobilise, ce pieu de chair toujours logé en elle. Dès qu’il se retira, elle tenta de refermer les jambes et de se tourner sur le lit, mais Rolf la retint en place d’un geste ferme. Dans la poche de son vêtement, qu’il n’avait même pas pris la peine de retirer, il récupéra une sorte de mouchoir blanc et vint le frotter là où la douleur se faisait encore sentir entre ses cuisses. Elle sursauta, étonnée par ce geste, puis vérifia ce qu’il faisait avant de voir le sang sur le tissu. Elle comprit qu’il récupérait la preuve de sa virginité. Avec un sourire, il plia le mouchoir et le rangea dans sa poche avant de descendre du lit.

— Manger, maintenant, annonça-t-il.

Déstabilisée par sa rudesse, Gisla se redressa difficilement et essuya ses joues humides. Alors qu’il s’était déjà revêtu, elle était complètement nue, et elle se doutait que ses cheveux devaient être défaits. Sans parler de son visage…

— Mettre vêtements, ordonna-t-il.

Elle fit un geste de la main pour qu’il parte sans l’attendre, mais Rolf récupéra sa robe et la jeta près d’elle, sur le lit. Agacée, elle récupéra le vêtement dans un geste rude et siffla :

— Vous êtes content ? Vous avez eu ce que vous vouliez ?

Il l’interrogea du regard pendant qu’elle se débattait avec le bout de tissu pour tenter de se revêtir, mais ses mains tremblaient toujours et elle eut du mal à refaire le nœud pour la maintenir en place. Posté près de la porte, Rolf attendait, ce qui l’angoissa davantage.

— Vous pouvez descendre. Je vous rejoindrai.

Elle avait juste besoin de quelques minutes pour retrouver ses esprits. Pour tenter de faire le point sur ce qu’elle venait de vivre. Pour pleurer aussi, et surtout pas devant son pire ennemi !

— Ne pas être seule ici.

— Que voulez-vous qu’il m’arrive ? pesta-t-elle.

Incapable de faire ce nœud ridicule, elle étouffa un sanglot, puis camoufla son visage entre ses mains. Tout compte fait, elle était trop faible pour ce plan. Elle n’y arriverait jamais. Le souci, c’était qu’il était trop tard pour faire marche arrière. Beaucoup trop tard.


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