12

Vilaine !

— Madame, on dirait bien que vous avez une vilaine pensée…

— C’est possible, acquiesçai-je. Aimeriez-vous y prendre part ?

Il se courba vers l’avant en une étrange révérence.

— Je ne saurais vous refuser quoi que ce soit, madame.

Avant qu’il change d’avis, j’agrippai son poignet et le tirai rudement à l’intérieur. Je pris immédiatement possession des chaînes. Sans me soucier du couple qui baisait sur le lit, je plaquai John contre le mur et profitai de son obéissance pour lui faire lever les bras. Ses yeux lançaient des éclairs, et il paraissait follement excité de se trouver à ma merci. Peut-être espérait-il que je lui fasse une fellation ? Et pourtant mes préoccupations étaient d’un tout autre ordre. Lorsque je me mis sur la pointe des pieds pour l’attacher, nos visages se frôlèrent.

— Voilà ta vraie nature, Annabelle.

— Vraiment ? dis-je en profitant du fait qu’il était prisonnier des chaînes pour lui défaire sa cravate, que je laissai tomber sur le sol.

Lentement, je détachai les boutons de sa chemise en gardant les yeux rivés aux siens. Ils étaient remplis d’un désir non masqué, et cela me plut. Énormément. John était à mon service. Je me sentais de nouveau investie d’un immense pouvoir. C’était John que je tenais en laisse. Jamais je n’aurais osé rêver d’un pareil moment.

Du coin de l’œil, je vis des gens entrer et prendre place sur des chaises. En plus de mon plan machiavélique, fallait-il que je m’assure que le spectacle soit bon ? Je n’avais pas le temps de m’en soucier. À ma gauche, l’homme sur le lit avait fini par jouir, et, lorsqu’il se leva, la femme resta étalée, cul en l’air, comme si elle attendait qu’un autre homme vienne poursuivre la chevauchée. D’une main lourde, je caressai l’érection de John au travers de son pantalon.

— On dirait que vos cachets font effet, monsieur.

— Si j’avais su que j’aurais eu à subir vos affres, madame, je n’en aurais point pris.

Son ton était léger, et il ne semblait pas particulièrement anxieux d’être à ma merci. M’agenouillant devant lui, je descendis son pantalon et laissai jaillir sa queue aux yeux de tous, mais, au lieu d’en user moi-même, je me tournai vers l’assemblée et pointai du doigt une femme à genoux sur le sol et portant un collier de soumise. Je questionnai son Maître, assis derrière elle :

— Puis-je emprunter cette jolie personne, monsieur ?

Le visage de l’homme s’illumina, et il poussa sa chienne du pied vers moi.

— Va voir la dame.

Je m’adressai immédiatement à elle :

— Suce cette queue, petite, et fais en sorte qu’il se tortille bien au bout de cette chaîne.

Elle se jeta sur l’offrande, et John me regarda d’un air moqueur.

— Vilaine !

— Mais tu n’as encore rien vu, mon cher !

Pendant qu’il se faisait sucer par une parfaite inconnue, je m’installai sur le lit, près de la femme qui ne bougeait toujours pas. Je relevai une jambe et remontai ma robe jusqu’à dénuder mon sexe. Je jetai un coup d’œil en direction des gens présents dans la salle.

— Y a-t-il des intéressés ?

Deux hommes, dont le Maître qui venait de me prêter sa soumise, bondirent en même temps, et je réprimai mon rire de les avoir fait réagir aussi prestement. Les chaînes cliquetèrent. John était coincé. Je n’avais qu’une envie : qu’il m’observe pendant que j’allais me faire baiser à un mètre de lui. Il m’avait traitée de vilaine ? J’allais l’être pour lui ! Devant mes deux prétendants, je fis mine de réfléchir.

— S’il y en a pour un, il y en a certainement pour deux, annonçai-je en leur faisant signe de s’approcher.

Je vérifiai la réaction de John, dont les yeux restaient rivés sur moi. Il paraissait fasciné par la scène que je m’apprêtais à jouer. Les hommes s’approchèrent et attendirent que je leur donne des ordres. C’étaient pourtant des Maîtres, mais il était évident à leur comportement que je dirigeais la séance, ce soir-là. À cette idée, je jubilais. D’un air hautain, je leur fis ouvrir leur pantalon et jaugeai leur queue à tour de rôle. Au niveau de la taille, il n’y avait guère de différence ; alors, un peu au hasard, je récupérai un préservatif et le tendis à celui dont le sexe me paraissait plus gros.

— Vous, derrière.

Alors que je m’installais à quatre pattes sur le lit, je fis signe au second Maître de s’approcher devant moi. Bonne joueuse, je déroulai un préservatif sur son sexe dressé, puis me jetai sur sa queue sans hésiter pendant que l’homme derrière moi enfilait le sien. Quand il y arriva, il me tira vers l’arrière pour me prendre d’un coup sec. Tout mon corps se raidit, et je relâchai l’homme devant moi pour savourer mon plaisir. Une main ramena ma tête vers le sexe en attente, et je me laissai guider sans rechigner. Alors que j’étais présentement Maîtresse, je me soumettais de plein gré à leur bon vouloir.

Quand je fus sur le point d’exploser, je m’accrochai aux fesses devant moi et m’acharnai sur ce sexe gonflé avec plus de ferveur. Des râles résonnaient dans la pièce, et, bientôt, la queue entre mes lèvres perdit de sa fermeté. Déjà ? Aussitôt, je repoussai l’homme et lâchai un cri rauque pendant que l’on me prenait plus rudement. Quand je jouis, en même temps que le Maître derrière moi, je m’affalai sur le lit, comblée, et je pris un moment pour profiter de cet instant d’accalmie. Quand je rouvris les yeux, je cherchai John du regard. Ses mains étaient toujours enchaînées et ses yeux toujours braqués sur moi. En revanche, la soumise avait bel et bien disparu de son entrejambe. Son érection aussi.

Mollement, je me redressai et tentai de replacer ma robe quand un homme s’avança d’un pas.

— Puis-je vous offrir d’autres plaisirs, madame ?

Je refusai d’un geste de la main et me dirigeai vers John. Je me trouvais bien cruelle de l’avoir exclu de mon scénario, mais j’avais toujours très envie de le voir tomber à mes genoux, poignets endoloris, à mon service. Pourtant, une fois devant lui, je ne pus m’empêcher d’afficher un petit sourire en coin.

— Vous êtes bien agréable à regarder, comme ça.

— Et vous seriez bien plus jolie nue, me répondit-il sans hésiter.

D’une main, je détachai le haut de ma robe, qui tomba vers l’avant et dévoila ma poitrine dans la seconde.

— Comme cela ? questionnai-je en glissant les doigts entre mes seins.

— Oui.

Sa voix n’était qu’un souffle, mais elle laissait transparaître toute son excitation. Je fis mine de me caresser sous son nez avant de lui demander, sur un ton moqueur :

— Alors ? Suis-je assez vilaine pour toi ?

Les chaînes claquèrent au bout de ses bras.

— Détache-moi, et on verra lequel des deux est le plus vilain.


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