Tout ce que tu veux
— Plus fort ? demande-t-il, essoufflé.
— Oui !
Ma réponse n’a aucune hésitation. Je veux qu’il me possède ! Sans cesser de me prendre, Jeffrey tord ma fesse d’une main et m’arrache un cri de douleur. Mon niveau de plaisir chute d’un trait, mais ses coups de boutoir reviennent rapidement le centre de mon attention.
— Encore ?
Je fixe mon regard sur le reflet de Jeff pendant qu’il recommence. Je geins comme une idiote en le dévorant des yeux. Il paraît si excité de m’arracher des cris de cette façon. Qu’est-ce qu’il est beau !
— Un peu plus ?
Son corps semble espérer que je dise oui. J’adore la façon dont il attend mon consentement que je lui offre sans tarder.
— Fais ce que tu veux de moi.
Les coups de reins de Jeff s’arrêtent et il attend que je reporte mon attention sur lui avant de vérifier :
— Tout ce que je veux ? Vraiment ?
Le ton qu’il utilise pour me poser la question m’effraie. J’essaie de reprendre mes esprits, la tête encore engourdie par le plaisir. Comment puis-je seulement réfléchir convenablement dans une telle situation ? Mon sexe pulse dans l’attente que Jeffrey reprenne ses pénétrations. Tant pis. J’ai envie de jouir. Je suis à deux doigts d’y être.
— Tout ce que tu veux, mais vite !
Je m’impatiente en bougeant la croupe devant lui, mais ses mains m’immobilisent aussitôt.
— Chloé.
Sa voix force mon regard à revenir vers lui, à travers un miroir qui porte les traces de ma joue en sueur. S’assurant que je vois ce qu’il fait, Jeffrey porte son pouce à sa bouche et le suce. Je fronce les sourcils, intriguée par ce geste ridicule, alors que mon sexe s’impatiente. Quand il le sort enduit de salive et qu’il vient le poser entre mes fesses, une décharge électrique me fait sursauter. Je m’avance vers la commode pour me dérober à son geste, mais il me retient en place d’un geste ferme.
— Tu as dit « tout ce que je veux », me rappelle-t-il, le pouce en suspens au-dessus de mes fesses.
La panique me noue la gorge. Il brûle les étapes de sa propre liste !
— On avait dit…
— Je vais juste y glisser mon doigt, m’interrompt-il. Ça va m’exciter.
Je n’arrive plus à voir autre chose que ce doigt qui attend ma permission pour venir violer mon seul orifice vierge. Je secoue la tête et je sens des larmes perler au bout de mes cils.
— Je ne peux pas, soufflé-je. C’est… sale.
— Chloé, tu n’es pas en état de réfléchir. Laisse-moi faire. N’oublie pas que je sais ce qui est bon pour toi.
Son pouce se place entre mes fesses et caresse doucement mon anus. Je baisse la tête, honteuse, et des larmes chutent sur le meuble en bois. Je ne veux pas, mais ma bouche se tait. Jeffrey passe et repasse, tourne autour de l’orifice sans chercher à en forcer l’accès. Pourtant, ça ne me rassure pas. Pourquoi est-ce qu’il ne me baise pas normalement ? Pourquoi est-ce qu’il a ce type de tendances… bizarres ?
— Si je ne me retenais pas, c’est ma langue qui serait là, chuchote-t-il en appuyant un peu plus fort.
— Jeff… arrête, le supplié-je.
Comme par enchantement, son doigt s’écarte et dérive sur ma fesse droite, puis ses mains me reprennent au niveau des hanches, me replace dans une position semi-courbée vers l’avant. Quand il me pénètre à nouveau, le coup est si brusque que je retourne contre le meuble. En quatre coups de reins, je me remets à jouir en oubliant son geste répugnant. Sous ses secousses, tous mes muscles se tendent. Je ne contrôle plus rien, et c’est peut-être ce qui me plaît dans ce sexe brut.
— Ton petit cul m’excite beaucoup, ma belle.
Si près de l’orgasme, je sens à peine le doigt de Jeffrey qui se remet à caresser mon anus. Je gémis pour essayer de lui faire part de mon mécontentement, mais d’une poussée discrète, son pouce plonge entre mes fesses. Quand je ressens son intrusion, je sursaute et me raidis brusquement.
— Non !
— Cesse de te braquer. Je ne te dis pas comme ça m’excite.
Il me donne un coup de reins bien senti pour me prouver ses dires. Mon sexe palpite d’envie. Je ne veux pas qu’il s’arrête, mais je ne veux pas qu’il continue. Que faire ? Par principe, je ferme la bouche pour retenir mes cris, mais Jeffrey devient fou derrière moi. Son doigt me fouille désagréablement tandis que nos sexes vibrent de l’autre côté.
— Oh… non, soufflé-je, en sentant le plaisir s’infiltrer sournoisement.
— Regarde-toi !
C’est un ordre pratiquement beuglé qui résonne derrière moi et je me redresse, anxieuse. Au fond du miroir, nos regards se retrouvent et je constate que Jeffrey est rouge, visiblement avide de jouir, lui aussi. Il est tellement beau ! Il semble aussi impatient que moi que cette lutte cesse entre nous !
— Cesse de résister, Chloé. Libère-toi !
Extrait de Un homme à tout faire
(encore dans mon tiroir!)