Trop tard

— Qu’est-ce que tu veux, Annabelle ?

Sa voix était grave et il semblait se retenir pour ne pas se ruer sur moi. Le souffle court, je répondis :

— Je veux que tu me cèdes.

Il fronça les sourcils avant de pester :

— Il y a une promesse entre nous !

J’osai faire un pas vers lui avant d’annoncer :

— Je te libère de ta promesse.

Il expira bruyamment, puis il s’approcha de moi. Si vite que je crus qu’il allait me jeter sur le lit, mais sa main se posa doucement sous mon menton et son pouce caressa ma bouche. À ce simple contact, tout mon corps se tendit et il me semblait qu’un véritable déluge se préparait entre mes cuisses.

— Annabelle… arrête-moi, dit-il tout bas.

En guise de réponse, j’enveloppai son pouce entre mes lèvres et le suçai. Sous mon geste, le regard de John devint noir. C’était à la fois effrayant et excitant. Dès que je reculai la tête pour retrouver l’usage de ma bouche, je proposai :

— Tu veux que je te bande les yeux pour que tu t’imagines que c’est un rêve ?

Il grimaça.

— Surtout pas, gronda-t-il.

Quand j’osai faire tomber son peignoir sur le sol, il ne m’en empêcha pas, mais dès que je m’agenouillai devant lui, déterminée à le rendre fou, il secoua la tête avant de souffler :

— Tu vas causer ma perte.

— Ne sois pas si dramatique, le taquinai-je. Je vais juste te donner du plaisir.

Par crainte qu’il ne change d’avis alors que j’étais si près du but, je m’empressai de prendre son érection entre mes lèvres et le plongeai le plus loin possible vers ma gorge pour le rendre fou. Cela sembla fonctionner, car sa respiration se fit bruyante. Plus que d’habitude. Et quand il posa une main sur ma tête, il serra une poignée de mes cheveux sans y mettre de force, sans même chercher à guider mes mouvements. Le souffle court, il baissa les yeux vers moi et j’accélérai mes passages en gardant mon regard rivé dans le sien. Plus je le suçais, plus je pressentais sa chute. Et cette chute n’avait rien à voir avec l’orgasme à venir. John cessait de me résister. Il m’offrait le contrôle de son corps. Et quand je lui arrachai un premier gémissement, il souffla :

— Annabelle…

Je reculai la tête et taquinai son gland du bout de ma langue avant de replonger son sexe entre mes lèvres. Je connaissais tout de cette verge : sa taille, sa texture, son rythme. Mais ce soir, je jouais avec elle. Je la rendais nerveuse, fébrile, avide de jouir. Et même si les doigts de John se raidissaient de plus en plus dans mes cheveux, il ne m’imposait rien. Il prenait. Il acceptait. Et à voir ses muscles se tendre sur son ventre : il savourait chacun de mes passages. Je m’appliquai pour rendre ce moment plus agréable. Je voulais qu’il me cède totalement. Et au lieu de serrer ma tignasse plus fort, John la relâcha avant d’émettre un râle aussi long que bruyant. Ma bouche fut inondée, et j’attendis que ses yeux reviennent sur moi avant de tout avaler.

Visiblement sous le choc de ce que je venais de lui offrir, John se passa une main lourde sur le visage et m’observa avec une expression que je ne lui connaissais pas. Celle d’un homme qui avait perdu le contrôle. Ravie d’avoir gagné cette bataille, j’affichai un sourire pour le rassurer. Si j’étais à genoux devant lui, j’étais définitivement celle qui avait le pouvoir.

— Tu es redoutable, finit-il par dire.

Dans sa bouche à lui, je dus admettre que c’était un merveilleux compliment. Et quand sa main se posa sur ma joue, je fermai les yeux et frottai ma peau contre sa paume.

— Sais-tu seulement ce que tu as fait ? demanda-t-il tristement.

Je reportai mon attention sur lui, anxieuse à l’idée qu’il me laisse en plan, mais je tentai d’alléger l’atmosphère :

— Je t’ai fait du bien.

Je fis mine de lui sourire innocemment, mais John afficha un air trouble.

— Tu n’as pas aimé ma pipe ? le taquinai-je.

Il posa un genou sur le sol pour se retrouver face à moi.

— On ne s’en sortira pas indemnes, Annabelle, dit-il gravement.

Même si je craignis ses paroles, je demandai :

— Tu veux t’enfuir ? Il est encore temps…

Sa tête chercha refuge dans le creux de mon cou et je fermai les yeux pendant qu’il humait mon odeur, puis sa langue traça un sillon jusqu’au-dessous de mon menton.

— Il est déjà trop tard, avoua-t-il.


Extrait de Annabelle 3

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