À point
Dès qu’il revient jouer avec le plug anal, mon corps se raidit et je peine à retenir un râle. Pourtant, il ne fait presque rien. La vérité, c’est que j’ai follement envie de jouir. Ça pulse de partout quand il frappe près de mon sexe ou quand il cherche à retirer le plug. Tous mes muscles intimes se serrent et cherchent à combler un vide qui ne se créé jamais. Il se joue de moi, et j’adore ça! Quand le plug m’est retiré, j’ouvre les yeux, surprise qu’il ne me fasse pas languir davantage, mais dans la seconde, il m’est remis. Un cri que je ne contrôle pas m’échappe. Tous mes sens deviennent subitement en alerte. Dans cette position, je doute qu’il puisse me baiser, mais j’attends. J’espère. À la seconde où le plug revient en place, un nouveau cri résonne. Je n’arrive même pas à l’étouffer. C’est tout le souci de ce meuble dans lequel ma tête est plongé, je ne vois rien. En contrepartie, je ressens tout.
— Tu es beaucoup trop à point à mon goût, se plaint-il.
J’expire avec bruit, longuement, pour essayer de reprendre contenance, mais il a raison. J’ai peut-être laissé mon corps se faire malmener trop longtemps. Mais n’est-ce pas le but de ne plus pouvoir rien contrôler?
D’une main ferme, Jake me frappe. Vu le bruit, c’est probablement le paddle. Quand l’a-t-il repris? De toute évidence, je n’arrive plus à suivre ce qu’il se passe en dehors de mon corps. Mes muscles intimes se contractent brusquement. Bon sang! Je veux qu’il me touche!
— Baise-moi! je répète.
Je voudrais bien que ma voix soit plus ferme, mais elle tremble. Va-t-il croire que je le supplie? Je ne sais pas. Tant pis. Je suis sur la corde raide!
— Bientôt. Je te sens… pratiquement à point.
J’ouvre les yeux, dépitée par ses mots. Parce qu’il considère que je ne suis pas assez prête? Sur le point de relever la tête, les mots sèchent sur mes lèvres à cause du coup de paddle qui tombe sur mon cul. Dès qu’il recommence, j’émets une plainte. D’agacement, mais pas que. Le suivant tombe plus bas. Pas assez, mais tout près de là où mon corps se languit d’être touché.
— Encore! Haleté-je.
Un doigt effleure mon clitoris. Je sursaute, pratiquement électrocutée, mais tout s’arrête aussitôt.
— Si près du but, chuchote Jake.
Il a raison. J’attends. Toutes mes pensées ne songent qu’au plaisir que je pressens. Que j’espère. Que je veux comme une folle.
Au lieu de retourner me toucher, il entreprend de faire tourner le plug. Je tends mes fesses. J’essaie de bouger, mais il me claque là où je suis forcée de grogner.
— Aucun raccourci, X.
— Mais touche-moi! je peste.
Sa main se fait tendre sur ma peau brûlante. Trop tendre. Pourquoi est-elle si loin de là où j’ai besoin d’être touchée?
— Quand tu jouiras, c’est parce que je l’aurai décidé. Pas avant.
Je serre les dents, mais je songe sérieusement à me combler toute seule. Comment ose-t-il me refuser l’orgasme après ce que je lui ai donné? J’aurais pu arrêter la séance bien avant! Comme s’il percevait ma question muette, il revient chuchoter près de mon oreille :
— Courage. L’orgasme sera bien meilleur.
Je sais qu’il a raison, mais je peine à garder la tête froide. Quand il retire le plug, un gémissement ridicule s’échappe de mes lèvres, et il devient chantant lorsqu’il le remet en place.
— Magnifique, dit-il.
J’expire avec bruit, juste pour tenter de ramener mon corps à l’ordre, consciente que je ne gère plus rien. Autant j’adore ce sentiment, autant que je le déteste. Au Temple, j’arrête les frais avant d’être dans cet état. Pourquoi ai-je laissé Jake m’emmener aussi loin? Mes mains tirent les sangles quand il retire à nouveau le plug. J’essaie de refreiner un cri, mais c’est peine perdue. Alors que je m’attends à ce qu’il remette le jouet en place, rien ne se passe, créant un vide que mes muscles cherchent à combler.
Les mots se bousculent à mes lèvres. Je veux qu’il me touche. Qu’il remette ce plug en place ou qu’il me baise.
— Jake! Grondé-je.
Ses mains s’enfoncent dans mes cheveux et me tirent rudement vers le haut. Assez pour que ma tête se redresse. Je suis le mouvement qu’il me dicte. Je suis suffisamment haut pour croiser son regard. Le sien est sombre, empreint de désir.
— Tu es une vraie merveille, X.
— Ta gueule et baise-moi, j’ordonne faiblement.
Pour un peu, je le supplierais, mais là, il peut attendre. Je suis peut-être désespérée, mais il faudra m’arracher les mots de la bouche s’il les veut.
Dans un rire, il se penche, puis lèche ma joue avant de relâcher ma tête qui retombe lourdement dans le trou. J’expire de soulagement. De frustration. D’envie. Je ne sais pas comment je fais pour ne pas m’emporter. Mon corps est beaucoup trop en alerte pour se rebeller. Ça fait une éternité que je n’ai pas ressenti une tension aussi vive.
— Je sens que je vais me régaler, annonce-t-il.
Extrait de X