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Tu vas jouir

— Tu vas jouir, Carlos, comme tu m’as fait jouir tout en sachant que tu commettais un impair, ce matin.

Sa gorge devint sèche et il secoua la tête en ne quittant plus le jouet en plastique des yeux.

— Lexie… non.

— Oh, tu peux refuser, bien sûr, je ne te prendrai pas en traître, moi. Mais si tu refuses d’être puni, ce sera terminé entre nous.

Il fronça les sourcils, paniqué.

— C’est du chantage !

— Libre à toi de refuser ! rétorqua-t-elle sur le même ton. Crois-moi, tu as de la chance que je ne sois pas simplement partie.

Il serra les dents et détourna la tête loin d’elle, énervé, anxieux, effrayé aussi. Il ne voulait pas ça ! Déjà, il sentait les barreaux glisser sous ses doigts tellement ses mains étaient devenues moites.

— Je n’ai pas toute la soirée, Carlos, grogna-t-elle.

— D’accord, fais-le.

C’était plus un murmure qu’une véritable réponse, mais cela suffit à Lexie pour pousser le vibromasseur devant sa bouche.

— Lèche ! ordonna-t-elle. Sens comme il est ferme. Crois-moi, il ne te laissera pas tomber en cours de route, celui-là. J’ai acheté des piles toutes neuves.

Il ouvrit la bouche et, pendant qu’elle lubrifiait le tout entre ses lèvres, il la sentit se détendre. Ses paroles se faisaient moqueuses. Était-elle réellement en train de lui pardonner ? Lorsqu’elle fut derrière lui, son corps se ferma, raide, comme s’il ne pouvait pas faire autrement. Or, Lexie se contenta de lui caresser le dos et les fesses.

— Je ne vais pas te sucer, Carlos, et je ne te masturberai pas non plus. Le seul plaisir que tu retireras sera de ce bout de plastique. Et tu peux me croire quand je te dis qu’il va te faire jouir.

Il pencha la tête de façon honteuse vers l’avant et serra les cuisses. Elle n’oserait pas ! Pourtant, sa main glissait entre ses fesses et, de ses doigts, elle jouait avec son anus, entra sans même lui demander son avis. Il se raidit et tenta de contrer ses gestes, mais elle souffla d’exaspération :

— Si tu luttes, ce sera plus long. Et beaucoup plus humiliant. Crois-moi, j’en connais un rayon sur le sujet.

Carlos inspira bruyamment et se fit violence pour cesser de repousser son intrusion. Le doigt de Lexie allait et venait, puis un second rejoignit le premier. Il ferma les yeux, se souvint des fois où elle avait osé ce geste, alors que sa queue était dans sa bouche. Ce simple souvenir le détendit et il perçut un début d’érection. Merde !

— Voilà qui est mieux, mon lapin, l’encouragea-t-elle. Laisse-toi aller. Ce sera bon, tu vas voir.

Tant bien que mal, il essaya de lui obéir, mais tout son corps se crispa lorsqu’il sentit le jouet de plastique cogner à l’entrée de son anus. Pourtant, à peine le poussa-t-elle en lui que son corps l’accueillit sans difficulté. Il en éprouva une gêne, surtout lorsqu’elle fit glisser l’objet dans un balancier constant. Non ! Il rêvait ! Lexie ne pouvait pas lui faire une chose pareille !

— Tu vois que ce n’est pas désagréable.

Il ne répondit pas. Pour cause ! Le fait que ce ne soit pas désagréable ne signifiait en rien que c’était agréable. Pire encore ! Il ne voulait pas que ça le devienne ! C’était hors de question qu’il jouisse de cette façon !

Lentement, elle accéléra les mouvements et appuya le vibromasseur vers le bas, poussant plus fort, dans des gestes appuyés. Carlos inspira. On aurait dit que l’air commençait à se faire plus rare. Au bout de quelques passages, une chaleur l’envahit. Il serra les barreaux et se raidit. La sensation s’amplifia, alors il tenta de relâcher ses muscles pour chasser la perception qu’il venait de créer. Rien n’y fit. Son corps se contracta doucement lorsque le jouet se frottait vers le bas et il crut défaillir lorsque son sexe s’érigea dans le vide.

— Bon sang… non !

C’était une prière, dite dans un souffle, mais Lexie continua, sans se presser et chuchota pour le rassurer :

— Tu vas jouir, mon lapin. Tu verras comme c’est bon. Tu m’en redemanderas.

Pour toute réponse, il secoua la tête, mais c’était plus un souhait qu’une certitude, désormais. Ce geste répétitif, presque discret, accaparait complètement son esprit. Et plus elle appuyait, plus il sentait son ventre se contracter. Ce n’était pas désagréable… loin de là !

— Oh, je te sens bien réceptif, mon lapin, se moqua-t-elle. Tu n’oserais pas me dire que ça ne te plaît pas.

— Lexie… arrête, supplia-t-il.

— Tu es sûr que tu veux arrêter ?

En posant la question, elle avait accéléré la vitesse de ses mouvements et il serra les dents pour retenir une sorte de plainte qui grimpait dans sa gorge. La garce ! Elle se jouait de lui et il était là, comme un idiot, à se faire prendre de la plus humiliante des façons. D’une voix douce, elle reprit :

— Quand tu éjaculeras, tu pourras me lécher la chatte et me faire oublier quel vilain garçon tu as été, ce matin.

Songeant à cette idée, il rugit d’envie et les sensations qu’elle provoquait en lui s’amplifièrent d’un coup.

— Putain, Lexie !

— Oui, vas-y, mon mignon. Tu pourras m’enculer, toi aussi. Souviens-toi comme ça te rend fou de me prendre comme ça, à quatre pattes.

Il grogna, puis son corps s’arqua et il sentit son sexe se mettre à cracher. Bordel ! Il perdait la tête et il ne pouvait rien y faire. Son corps chutait sans qu’il ne daigne le retenir et il se laissa tomber dans un cri qu’il tenta, comme un imbécile, de masquer dans l’oreiller. Prestement, Lexie activa la vibration entre ses fesses qui ne fit que raviver ce tremblement dont il fut pris. Incapable de retenir son geste, il se cambra, tête vers l’arrière et lâcha un autre cri avant de se laisser retomber sur le lit. Pour de bon, cette fois.

Merde. Elle avait gagné. Il avait joui et il en éprouvait de la honte. Pour un peu, il se serait mis à chialer.


Extrait de Seulement toi


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