Ton fantasme
— C’est tellement beau de te voir comme ça, chuchote-t-il.
— Seigneur, Max…
— Dis-moi à quoi tu penses. Sur quoi tu as fantasmé, pendant que tu te caressais, cette semaine ?
Sa question me sort de ma torpeur et mes gestes ralentissent pendant que je cherche quelque chose à lui répondre.
— À ta bouche. À la façon dont… tu me fais jouir.
Il relâche son sexe et fait descendre la première bretelle de mon soutien-gorge, puis la seconde. Quand ma poitrine apparaît à sa vue, je ferme les yeux pendant qu’il se penche pour sucer l’une de mes pointes.
— À ma bouche ici ? veut-il savoir.
Même si j’essaie de rester dans mon petit plaisir, je secoue la tête.
— Plus bas.
— Dis-le, Mad. Franchement.
Je reprends mes gestes plus vite, surtout quand il descend embrasser l’intérieur de mon genou.
— Par ici ? me nargue-t-il.
— Sur mon sexe, haleté-je.
À force de me caresser de plus en plus fort, je rêve de l’instant où il viendra remplacer mes doigts. À la façon dont mon corps va s’étendre sur ce meuble pour s’offrir à sa bouche. Et dès que Max se met à lécher l’intérieur de ma cuisse vers l’endroit que je caresse, je me mets à jouir, doucement d’abord, puis de plus en plus fort. Mon corps s’arque dans un cri à peine étouffé et je serre difficilement mes cuisses avant de chercher à retenir l’orgasme plus longtemps dans mon corps.
— C’était… à couper le souffle, constate-t-il.
Au lieu de remplacer mes doigts, Max me ramène contre lui, me soulève et me porte jusqu’à ma chambre. J’adore me sentir aussi légère entre ses bras. Et plus encore la façon dont il s’empresse de me retirer mes derniers vêtements une fois que je suis étendue sur mon matelas.
— Alors ? Tu as fantasmé sur ma bouche ?
— Oui.
Il paraît heureux de ma confidence, et je savoure la façon dont il retire son chandail et affiche fièrement ses muscles et ses tatouages. Bon sang qu’il est beau ! Comment est-il possible que je ne l’aie jamais remarqué, toutes ces années ?
— Tu la veux encore, ma bouche ?
Mes cuisses s’ouvrent en guise de réponse et je hoche la tête.
— Toujours, avoué-je.
Au lieu de répondre à ma requête, il embrasse à nouveau l’intérieur de ma cuisse.
— J’adore te voir aussi gourmande.
Quand sa tête plonge vers mon sexe, je lâche un râle de pure satisfaction, mais au lieu de me rendre folle, il relève les yeux vers moi.
— Dans ton fantasme, je fais ça ?
Pour toute réponse, je grogne:
— Oui !
Quand il entreprend de lécher mon sexe, je laisse une main s’enfoncer dans ses cheveux, même s’ils sont attachés. Je fais mine de le retenir entre mes cuisses et je laisse un premier cri m’échapper pour lui montrer à quel point j’adore ça ! Je suis tellement fébrile que dès que le plaisir s’installe, je le supplie:
— Pitié ! N’arrête pas !
Mes jambes s’ouvrent pour accueillir l’orgasme, puis j’emprisonne Max entre mes cuisses quand tout mon corps se tend pour savourer ce plaisir. Il me repousse avant de passer une main sur son visage.
— Tu es toujours aussi rapide, constate-t-il.
Je ne réponds pas et je l’embrasse avant de river mes yeux dans les siens.
— Avec toi, j’ai la sensation de pouvoir être… tout ce que je veux.
— Parce que tu peux.
Je reprends sa bouche en otage et cherche à lui retirer son jeans, ce qui le fait sourire. Comme il est assis sur mon lit, je le repousse pour qu’il s’étende en diagonale sur le matelas et je m’attaque à ses vêtements, que je jette derrière moi. Il m’observe, amusé, mais son sourire se fige quand je lèche son sexe. Je le suce doucement, savourant la façon dont son corps s’abandonne au mien, et j’attends qu’il expire bruyamment pour annoncer:
— En fait… j’aimerais beaucoup… monter sur toi.
Max me scrute, puis il sourit.
— On dirait qu’on a le même fantasme, tous les deux.
Sa remarque me plaît et je suis soulagée qu’il se redresse pour prendre une protection dans le pantalon que je viens de jeter en bas du lit. Quand il me la tend, il remarque probablement mon air intimidé, car il s’adosse avant de me faire signe d’approcher.
— Je te montre ?
— Oui.
J’aime bien la façon dont il me guide sans essayer de frimer. Et je le laisse pincer le bout de la protection avec mes doigts avant de dérouler le reste sur son sexe dressé.
— Maintenant, tu peux en faire ce que tu veux.
Sans attendre, je m’accroche à son cou et j’emboîte nos sexes.
— Je vais sûrement être maladroite…
Pour m’aider, il pose ses mains sur ma croupe et guide lentement mes gestes. Je me cambre, cherche le rythme adéquat. Quand Max gémit, j’accélère et je scrute la réaction de son visage pendant qu’il jouit.
— Tu es beau…
Il serre mes fesses entre ses doigts pour m’obliger à ralentir, puis m’interroge du regard.
— C’est l’alcool qui te rend aussi perverse ou c’est parce que je t’ai obligée à te toucher, cette semaine ?
— Je ne sais pas du tout.
Je frotte mes seins contre son torse puis soudain, je m’arque vers l’arrière. D’une main, Max cherche à titiller mon clitoris, mais je chasse son geste pour pouvoir mieux accélérer mes déhanchements.
— Non. Je veux… contrôler, cette fois-ci.
Max me dévisage, puis étouffe un râle durant lequel ses yeux se ferment, et quand il me rend son attention, il chuchote:
— Si tu savais tout ce que tu contrôles, Maddie…
En entendant ces mots, j’ai un moment de latence et mes gestes doivent s’en ressentir, car Max cherche à combler mes mouvements en remontant son sexe vers moi. Tant pis, je reprends mes passages, les yeux rivés sur ce visage qui ne masque en rien le plaisir que je lui procure.
— Mad…
Je me penche pour lécher sa bouche et même s’il tente de répondre à mon geste, il se cogne lourdement la tête contre le meuble derrière lui, puis émet un cri libérateur qui m’indique qu’il vient d’éjaculer. Essoufflé, il m’offre un regard heureux et sa main me caresse la joue.
— Tu le fais exprès de me surprendre, aujourd’hui ?
— Oui. Et ça me plaît. Beaucoup.
Je tourne la tête pour lécher son doigt, tout près de ma bouche. Pas longtemps, à peine trois secondes, mais Max paraît complètement subjugué par mon geste.
— Je ne sais pas qui est la femme devant moi, ce soir, mais sache qu’elle est absolument parfaite.
Même si Max est loin d’être avare de compliments, sa remarque me charme. Jamais le regard d’un homme ne m’a fait un tel effet. Même s’il me désire, je ne ressens aucune pression. Aucune peur. Juste un très grand pouvoir que je ne comprends pas tout à fait. Et chaque fois que j’en teste les limites, je me sens d’autant plus puissante. Quelle étrange sensation !
Extrait de Plan Q