Rougeurs

Chapitre 1

Emmy

Marie s’est levée du mauvais pied ce matin. Elle me lance des piques depuis qu’elle est arrivée. « Pourquoi tu mets ces bottes ? Elles te font de grands pieds », « Je préfère quand tu mets du rose sur tes yeux », « C’est nouveau, ce sac ? Je ne suis pas sûr que ce soit ton genre ». Bref, elle cherche à m’énerver. Même si je la remets à sa place d’un regard, je m’arrête aux toilettes pour refaire mon maquillage afin de suivre son conseil. Être jolie, ça compte. Surtout un lundi matin.

— J’en ai assez, soupire-t-elle. Vivement les vacances. Et l’été. Et la paix.

— Ouais, répondis-je en forçant la note pour paraître blasée.

Je mens pour la cause. Pour ma part, je considère l’été ennuyeux. Je préfère largement être ici, parce que je suis l’une des filles les plus populaires du collège, mais pour avoir l’air cool, il faut aussi se la jouer au-dessus de tout, et pour ça, Marie est vraiment plus douée que moi.

— Pfft ! L’équipe de foot est nulle. Pourquoi on joue les cheerleaders si c’est pour encourager une équipe de merde ?

— Parce que ça tient en forme. Et qu’on s’amuse bien, admets-je.

Elle me jette un regard de biais et je force la note pour rester de marbre. Marie est une vraie peste, parfois ! Et il est hors de question que je boude le cheer pour elle. J’adore pouvoir me pavaner en petite tenue devant des joueurs bien musclés. Il suffit de me lécher les lèvres pour en faire bander un ou deux. Pour l’ego, c’est l’idéal !

Nous avons vingt minutes d’avance. Comme il fait bon en cette fin d’avril, je m’installe sur l’une des tables de pique-nique extérieure, directement sur la table pour surplomber l’endroit. C’est parfait pour se faire voir. Je n’ai pas mis ce chandail moulant pour rien, après tout ! Les gens marchent vers l’entrée et certains garçons m’envoient des regards charmeurs, ce qui semble énerver Marie davantage. Probablement parce qu’elle n’a pas le même succès que moi à ce genre de jeu.

Cindy arrive en gesticulant.

— Les filles ! Vous avez entendu la nouvelle ? Julie s’est faite flushée !

Toujours aussi blasée, Marie rétorque :

— Tu parles ! C’est une idiote ! David a dû en avoir marre d’attendre qu’elle s’ouvre les cuisses…

— Justement ! Vous ne savez pas la meilleure ! intervient Cindy. Elle l’a fait ! Et deux jours après, il l’a quittée par texto !

Cindy se met à ricaner et je l’imite. Pourtant, la situation ne s’y prête guère. Ce n’est pas la première histoire du genre à l’école. C’est même la troisième ou la quatrième à se faire faire le coup cette année. Comment les filles peuvent-elles s’imaginer trouver le grand amour dans un endroit pareil ? Les garçons ne songent qu’à la baise ou au sport. Ils n’en ont rien à faire de l’amour ! Le plus désespérant, c’est de savoir que la plupart de ces idiots ignorent où se trouve un clitoris. Sans parler que leur endurance avant éjaculation tourne autour de 45 secondes… Quelle perte de temps !

— Elle n’a pas perdu grand-chose, quand on y pense, lâché-je. David est un con.

— Hé ! La virginité, ça compte, quand même ! me contredit Marie.

Je grimace avant de renchérir :

— Il ne fallait pas jouer avec le feu. Est-ce qu’on n’est pas toutes passées par là ?

Ma copine se rembrunit. Pour cause : elle s’est faite faire le coup pas plus tard que l’année précédente. À ma défense, j’ai eu la chance de choisir un gars qui n’était pas dans cette école. Le résultat n’en est pas moins le même : dès que je me suis ouverte les cuisses, je n’ai plus eu le moindre intérêt pour lui.

— Les gars, tous des salauds, peste Cindy.

Même si je ne réponds pas, je suis d’accord avec elle. La preuve, notre jeu préféré consiste à passer notre temps à flirter sans jamais céder aux garçons. Nou sommes des garces à leurs yeux et cela ne nous dérange pas le moins du monde. Au moins, personne ne peut se vanter qu’il a eu notre virginité !

— On devrait leur briser le cœur à tous ces imbéciles, histoire qu’ils sachent ce que ça fait ! siffle Cindy.

Marie glousse comme une idiote avant de me taper la cuisse. Son visage s’illumine, signe incontestable qu’elle vient d’avoir une idée.

— Pourquoi on ne briserait pas un cœur ou deux avant la fin de la session ?

Je lève les yeux au ciel.

— Quelle idée ridicule !

— Oh ! Mais allez quoi ! Tu ne peux pas dire que David ne l’a pas cherché !

Je ne réponds pas, mais je me doute que Marie a un plan en tête, et je ne suis pas certaine de vouloir l’entendre.

— Je peux m’occuper de David, propose-t-elle. Si tu veux, je te donne un gars plus facile.

Je secoue la tête.

— Ça ne vaut pas le coup.

— Pourquoi ? On est des cheer ! Il faut bien utiliser notre popularité pour s’amuser puisqu’il n’y a pratiquement personne de potable !

Sur ce point, elle a raison. Tous les garçons se valent. Surtout les sportifs que nous côtoyons aux entraînements.

— Dis-toi qu’on rend service à la communauté ! insiste-t-elle.

Intriguée devant le soudain enthousiasme de ma copine, je lui jette un regard inquisiteur.

— Tu veux vraiment essayer de charmer ce con pour venger cette fille dont tout le monde se fout ?

— Nah ! Je veux juste montrer que les gars ne sont pas les seuls à pouvoir jouer à ce petit jeu. David veut baiser ? Parfait ! Je vais le faire languir comme un idiot avant de le rejeter comme un malpropre. Il va bander comme un con, espérant toucher au but, mais je vais toujours le repousser. Ça, c’est un plan génial !

Le plus étrange, c’est qu’elle y croit. Pendant que son regard balaye la foule qui grandit avant le début des cours, elle pointe dans une direction.

— Tiens. Toi, tu vas prendre celui-là.

Je fronce les sourcils avant de me mettre à chercher de qui elle parle.

— Qui ? Justin ? vérifiais-je en remarquant l’un des joueurs de hockey à qui je n’ai jamais parlé.

— Nah ! Lui, c’est trop facile ! Je parle de l’autre, là, qui a la tête plongé dans un livre à la table du fond. Mike ou Marc, il me semble ?

— Mathieu Blouin, annonce Cindy. Il va en médecine, l’an prochain.

Un intello ? Est-ce qu’elle se moque de moi ?

— Ce n’est pas lui qui a quitté la petite blonde, il y a quelques mois ? vérifie Marie. Je me souviens qu’elle était tellement triste qu’elle a été forcée de changer d’école.

— Ah, ouais, ça me dit quelque chose, opine Cindy.

Je scrute attentivement le garçon, incapable de me souvenir de lui. Il n’a définitivement rien à voir avec les sportifs que je côtoie. À côté d’un footballeur, il paraît même plutôt chétif. Taciturne aussi, surtout avec ces cheveux en bataille qui masquent une partie de son visage. Une chose est sûre : c’est tout l’opposé des gars que je fréquente généralement.

Cindy coupe court à mon exploration en lançant :

— De toute façon, je doute que tu arrives à attirer son attention. Mélissa a essayé, il y a trois semaines, et il l’a repoussée sous prétexte que c’était une bimbo sans intérêt.

J’éclate de rire.

— Alors là, il n’a pas tort !

Marie glousse comme une dinde avant de me jeter un regard de biais.

— Quoi ? dis-je.

— Bah… t’es assez bimbo dans ton genre, aussi.

De ses yeux, elle pointe ma poitrine que je fais exprès de mettre en évidence.

— Hé ! me défends-je. Je ne suis pas une bimbo ! Encore moins sans intérêt !

— Ça dépend du point de vue. Mais peut-être que c’est un défi trop élevé pour toi ?

— Tu veux parier ?

Je réalise la teneur de mes propos qu’au moment où ils franchissent mes lèvres. Suis-je vraiment en train d’accepter ce pari ridicule ?

— Tu parles que je veux ! accepte Marie. Tu as dix jours pour lui briser le cœur. Et je ferai la même chose avec David.

— Et moi ? questionne Cindy.

— Tu vas prendre Vincent, annonce-t-elle. Tu sais, le grand blond qui tenait un décompte des filles qu’il baisait, l’an dernier ?

Je fronce les sourcils avant de reporter mon attention sur le garçon qu’elle m’a choisi. Je ne suis pas certaine qu’il soit un salaud digne de ceux que viennent de rafaler mes copines, mais à première vue, le défi ne me paraît pas trop difficile. La plupart du temps, il me suffit de claquer des doigts pour que les gars fassent mes quatre volontés. Pourquoi serait-ce différent avec celui-là ?

 

 

Chapitre 2

Chapitre 2

Emmy

Même si je déteste faire les premiers pas, on dirait que je n’ai pas le choix. Ce garçon est plongé dans son livre et ne regarde jamais autour de lui. Pourtant, je suis là, tout près, à attendre qu’il daigne relever les yeux dans ma direction pour lui offrir mon plus beau sourire. Quand l’un des livres sur sa table attire mon attention, j’ai enfin une idée pour pouvoir l’approcher. Une fois à proximité, je me racle la gorge pour lui signifier ma présence, puis je retiens mon souffle lorsqu’il lève la tête dans ma direction. Quels yeux il a !

— C’est pourquoi ? grogne-t-il.

De toute évidence, je le dérange, et je m’empresse de retrouver un visage souriant pour essayer de l’amadouer.

— Tu es bien… Mathieu ? vérifié-je.

— Ouais, et alors ?

Je pointe sa pile de livres sur le coin de la table.

— Je crois qu’on a le même prof en français.

— Et ?

Je force la note pour rester sympathique, mais vu son ton, j’ai déjà envie de l’envoyer au diable.

— Bien… tu n’aurais pas… la fiche qui explique le dernier travail de la session ?

Son regard reste braqué sur moi environ trois secondes, puis descend vers ma poitrine. Mon sourire s’affirme. Au moins, il n’est pas aveugle. Pourtant, quand il reporte son attention plus haut, il peste :

— C’est une blague ?

— Mais… non ! me défends-je, surprise par sa riposte.

Il referme brusquement son livre, un truc de biologie, et je comprends que mon plan est sur le point de tomber à l’eau.

— Je vais te la rendre ! ajouté-je.

Il bondit sur ses jambes et je suis forcée de relever la tête pour suivre le regard sombre qu’il continue de braquer sur moi.

— Je ne sais pas à quel jeu tu joues, mais je ne suis pas intéressé.

— Tu ne sais absolument rien de moi ! m’énervé-je.

Mathieu se met à rire avant de lever les yeux au ciel.

— Allons donc ! Tout le monde sait qui tu es.

Si sa phrase devrait me faire plaisir, sa raillerie me laisse présumer du pire.

— C’est-à-dire ? le questionné-je franchement.

Il soupire, puis ses yeux me balayent de bas en haut en s’attardant longuement sur ma poitrine.

— Écoute, ne m’oblige pas à être vilain avec toi…

Sa menace ne m’effraie pas le moins du monde. Posant une main sur ma hanche, je retrouve un sourire aguicheur et je lâche :

— Peut-être que ça me plairait, va savoir !

Cette fois, il éclate d’un rire franc.

— Alors là, j’en doute.

D’un doigt, il pointe la table où je me trouve, il n’y a pas cinq minutes.

— Allez, retourne jouer avec tes poupées. Moi, je n’ai pas de temps à perdre.

Son refus m’énerve. Je ne vais quand même pas laisser cet intello me virer de la sorte ! Pendant qu’il récupère ses affaires, je m’avance plus avant vers lui et pose une main sur son torse pour retrouver son attention. Je reste surprise d’y trouver quelque chose de ferme. Il est plus musclé que je ne le pensais. Je me surprends même à détailler davantage la peau qui m’est visible, notamment au niveau de son cou.

— Qu’est-ce que tu veux ? s’impatiente-t-il.

Sans réfléchir, je pianote sur son torse avant de relever les yeux vers lui.

— Ta fiche, tu ne veux vraiment pas me la prêter ? demandé-je sur un ton rempli de sous-entendu.

Une lueur traverse son regard, puis il rétorque, sur un ton empreint de défi :

— Je ne l’ai pas avec moi. Elle est dans ma chambre. Tout près d’ici, en résidence.

Est-il en train de m’inviter dans sa chambre ? Soudain, je sens ma respiration s’emballer. Mon but est de le rendre fou, pas de me faire coincer dans un piège ! Surtout pas de ce genre !

— Eh bien… tu pourrais me l’apporter un peu plus tard ? proposé-je.

Il chasse ma main et recule avant de poursuivre le ramassage de ses affaires.

— Désolé, mais je n’ai pas le temps pour ces bêtises. J’ai un examen, annonce-t-il.

Voilà qui ne va pas du tout ! Ne suis-je pas censée être assez populaire pour récupérer n’importe quel gars de ce collège ?

— Ça peut attendre, lâché-je. Disons… cet après-midi ?

Il souffle avec bruit, visiblement énervé par la façon dont j’insiste. Pourtant, je n’en ai rien à faire de lui, et encore moins de cette fiche ! Le souci, c’est qu’il y a foule, à cette heure, et si quelqu’un remarque qu’il me chasse comme une malpropre, ma réputation risque d’en prendre un coup.

Lorsque Mathieu reporte son attention sur moi, son regard s’est de nouveau assombrit.

— Écoute, si tu veux cette feuille, tu devras venir la chercher dans ma chambre après les cours. C’est à prendre ou à laisser.

Il me jauge du regard et je déteste la façon dont il me met au défi. Shit ! Il me prend vraiment pour une idiote ! Comme si je n’avais pas compris le but de sa manœuvre ! Devant mon silence prolongé, il hoche la tête et me tourne les talons. Je suis coincée, mais il est hors de question que je revienne bredouille auprès de Marie.

— D’accord ! dis-je.

Il s’arrête et ramène un regard intrigué dans ma direction. Peut-être ai-je parlé trop vite ? À ce rythme, mon esprit de compétition risque de m’entraîner dans la merde. Pourtant, je ne peux nier que ce garçon a un certain charme. Pas aussi visible que les sportifs que j’ai l’habitude de fréquenter, mais il n’est pas vilain, et ses yeux ont définitivement quelque chose de joli.

— Tu ne veux pas jouer à ce petit jeu avec moi, dit-il pour me mettre en garde.

Je soutiens son regard avec un brin d’effronterie, pour lui montrer que je ne suis pas née de la dernière pluie. Son visage s’égaye légèrement, puis pointe la table qu’il vient de quitter.

— À quatre heures, ici. On verra si tu oses ramener ton joli petit cul.

Ravalant un gloussement devant son compliment, je rétorque :

— À plus tard.

Je pivote pour lui laisser admirer mon cul, surtout que ce jean le met en valeur. Même si je n’entends rien derrière, je suis persuadée qu’il le regarde.

Lorsque je retrouve les filles, la question tombe sur le champ :

— Alors ? Raconte !

— On se revoit à quatre heures, annoncé-je fièrement.

Je claque la main que me montre Marie, plutôt fière du résultat, et plus encore des rires que je suscite chez mes copines. Pourtant, je suis inquiète de devoir suivre ce garçon dans sa chambre alors que je ne sais absolument rien de sa personne. Quelque chose me dit que j’ai intérêt à récupérer cette feuille en quatrième vitesse avant de disparaître.

 

Chapitre 3

Matt

La journée s’annonce mal. J’ai étudié une bonne partie de la nuit en prévision de mon examen, puis cette blondasse est arrivée et elle m’a fait perdre un temps précieux. Émeraude Toupin. Emmy. Comme tout le monde, je la connais de réputation. Et vu comme elle ne fréquente que les sportifs, j’ai tout de suite senti l’embrouille. C’est probablement un pari débile entre filles. Il m’a suffi de les voir rigoler lorsqu’elle est retournée auprès des autres pour confirmer mes soupçons. Si elle pense se moquer de moi, elle va le regretter, cette petite peste ! Et après la menace que j’ai laissée planer entre nous, elle a intérêt à bien réfléchir avant de pointer son cul à quatre heures. Certes, côté cul, elle a de quoi alimenter mes réflexions, et sûrement quelques branlettes, mais pas maintenant. Je dois rester concentré en vue de mon examen.

Lorsque je sors de mon examen, je suis d’autant plus furieux par ma piètre performance. Avec de la chance, je peux encore espérer avoir la moyenne. Ce rendez-vous ridicule avec Emmy m’a forcément distrait. Assez pour que je peine à me concentrer durant le cours suivant. Décidément ! Cette fille n’a pas intérêt à se pointer à quatre heures, autrement elle va voir que je suis loin des imbéciles de sportifs qu’elle a l’habitude de mener par le bout du nez !

Pourtant, à 4h05, je m’arrête sur le chemin qui mène aux résidences lorsque je l’aperçois : le cul bien assis sur la table où je me trouvais ce matin. Elle a osé ! Retenant un grognement, je m’avance vers elle et aperçois un large sourire s’inscrire sur son visage lorsqu’elle me remarque.

— Tu es en retard ! me reproche-t-elle.

— J’avais un truc à faire, je mens.

Je me poste devant elle, l’air sévère.

— Bon, si tu me disais ce que tu veux.

— Mais… la fiche du projet !

Je me défends de lui dire que c’est un mensonge, même si je sais pertinemment que c’est le cas. Émeraude Toupin est sur la liste des dix meilleures étudiantes du collège. Le genre de garce qu’on déteste parce qu’elle a absolument tout : elle est belle, riche, sportive et douée. Ce n’est absolument pas son genre de perdre une fiche de cet ordre. Son travail doit sûrement être déjà fait, même s’il n’est qu’à rendre la semaine prochaine. Mais comme il est hors de question que je lui montre que j’en sais autant sur elle, je me contente de froncer les sourcils pour lui montrer que je ne crois pas une seconde à son histoire.

— Je vais juste en faire une photocopie et te la rendre demain matin, me promet-elle encore.

Cette fois, j’ai un doute. Et si cette feuille a vraiment disparu ? Je déteste être dans cet état pour réfléchir. Surtout après aussi peu de sommeil, la nuit dernière.

— Je suis fatigué, alors… je te la donnerai une autre fois, finis-je par répondre.

Je me sens idiot quand je lui tourne les talons pour marcher en direction des résidences, parce que j’ai bien envie de me défouler sur cette petite idiote qui me cherche depuis ce matin. Contre toute attente, elle me suit.

— Hé ! Je croyais que tu voulais m’emmener dans ta chambre ?

Je m’arrête pour lui jeter un regard noir, espérant l’effrayer au passage. En guise de réponse, elle bombe sa poitrine sous mon nez.

— Quoi ? Je ne suis pas assez mignonne pour toi ?

Au lieu de la repousser comme la garce qu’elle est, je fixe mon regard sur ses seins parfaits, puis je sens un début d’érection dans mon jean. Quelle peste, celle-là ! Elle cherche vraiment à m’allumer ?

— Je ne suis pas d’humeur à jouer à la poupée, dis-je simplement.

— Hé ! Je ne suis pas une poupée !

Je tente de la ramener à l’ordre en plongeant des yeux dissuasifs dans les siens, mais elle s’impatiente :

— Alors… on y va ?

C’est qu’elle insiste ! Retrouvant un sourire lubrique à la perspective de la ramener dans ma chambre, je hoche la tête.

— D’accord. On y va.

Je reprends mes pas et elle me suit. Elle cherche certainement à me piéger. Pourtant, l’idée de baiser cette petite gourde pour lui faire regretter de m’avoir pris pour son imbécile de service n’est pas pour me déplaire ! J’ai bien besoin de me défouler, tiens !

 

 

Chapitre 4

Emmy

Je suis anxieuse lorsque j’arrive aux résidences du collège, mais je suis soulagée de ne croiser personne de ma connaissance. C’est déjà ça ! Il ne manquerait plus que ce garçon ternisse ma réputation !

Mon plan est simple : l’allumer, récupérer ce fichu document et foutre le camp. Demain, il va me manger dans la main et je vais définitivement pouvoir clore le dossier. Je n’ai pas besoin de dix jours pour briser un cœur. Deux me suffisent amplement.

Pendant qu’il déverrouille sa porte, ma nervosité remonte d’un trait, et je m’entends dire :

— Je m’appelle Emmy. Enfin… c’est Émeraude, mais…

— Je sais qui tu es, me coupe-t-il simplement.

Même si sa réponse devrait me faire plaisir, il n’en est rien. Son ton désagréable me laisse présager du pire. Lorsque la porte s’ouvre, il hésite avant d’entrer, puis ses yeux reviennent sur moi.

— Tu es dans l’équipe des cheerleaders, et tu fréquentes… les idiotes populaires qui rient trop fort et se moquent de tout le monde.

Je fronce les sourcils.

— On ne se moque pas de tout le monde ! protesté-je.

En guise de réponse, il lève les yeux au ciel et pointe l’intérieur de sa chambre.

— Bon. Tu entres ou tu dégages ?

J’hésite avant de le questionner :

— Tu vas te jeter sur moi ou agir en gentleman ?

— Je ne suis pas un gentleman, annonce-t-il, mais je ne suis pas un violeur non plus. Qui plus est, je te signale que c’est toi qui me talonnes depuis ce matin pour gagner… je ne sais quel pari stupide !

Je me renfrogne. Il n’est pas bête. Voilà qui change des gars que je fréquente généralement. Il faut peut-être que j’adapte ma stratégie ?

— Ça n’a rien d’un pari, je mens. On m’a juste dit que je passe trop de temps avec les sportifs et qu’il est temps que je donne une chance aux garçons normaux, c’est tout.

Il se met à rire, signe qu’il doute toujours de ma réponse, mais il entre dans la minuscule pièce et je le suis. C’est petit, similaire à toutes celles que j’ai visitées : un petit lit, un bureau de travail, une commode, un minuscule frigo près d’un four à micro-ondes et une porte qui mène probablement à des toilettes. Dès que je referme derrière moi, je me poste dans un coin, étrangement gênée d’être dans la chambre d’un parfait inconnu, surtout pour gagner un pari dont je n’ai rien à faire.

Pendant qu’il fouille sur les papiers empilés sur son bureau, j’essaie de faire la conversation :

— Alors, euh… Mathieu, c’est ça ?

— Matt, me coupe-t-il, et donne-moi une minute, je crois que c’est par là…

Il paraît déterminé à régler la question une bonne fois pour toute, et trouve la feuille dans un temps record avant de revenir la tendre dans ma direction.

— Voilà. Maintenant, tu peux aller bosser ta dissertation, raille-t-il.

Quoi ? Il me met déjà à la porte ? Mais… qu’est-ce qui ne va pas avec moi ? Dépitée, j’essaie de ranger sa feuille dans mon sac, ce qui m’offre le prétexte idéal pour être forcée de m’installer sur son lit. J’y dépose mon sac et choisis délibérément l’angle pour me pencher vers l’avant, brandissant fièrement mon cul dans sa direction pour tenter de l’allumer. Pendant que je glisse le papier dans mon cartable, il pose ses doigts sur ma fesse et la serre fermement.

— Tu aimes qu’on te regarde le cul, hein ?

J’essaie de me redresser, mais il retient mon geste et me pousse vers l’avant afin que je bascule tête première sur le matelas, écrasant mon sac au passage. D’un coup ferme, il me claque une fesse. Je sursaute avant de tourner la tête pour essayer de le voir, mais sa main glisse entre mes cuisses et se met à frotter mon clitoris au-travers mon jean. Je reste surprise par son approche, mais je suis incapable de réagir. Est-ce que… ça fourmille dans mon bas-ventre ?

J’ai un nouveau sursaut lorsqu’il retire sa main pour me claquer à nouveau la fesse. La droite, toujours. Je me raidis avant de lâcher un grognement énervé, mais avant que je puisse me redresser, un autre coup tombe et me ramène prestement vers l’avant, le nez pratiquement collé dans son matelas.

— Voilà pour toi, petite idiote. Ça t’apprendra à venir brandir ton petit cul sous mon nez avant un examen.

J’essaie de tourner la tête pour le voir quand une autre claque résonne, forte, me faisant grimacer de douleur. C’est qu’il est rude !

— Hé ! protesté-je.

Ma voix s’étrangle lorsqu’il vient franchement frotter mon sexe par-dessus mon vêtement. J’aurais préféré que le tissu soit plus épais ou que mon corps ne réagisse pas à ces caresses, mais je sens que ça chauffe. Ça alors ! Comment un garçon dont je ne connais rien peut-il me faire un tel effet ? Je pince les lèvres et m’arque, tentant d’ouvrir les cuisses pour mieux ressentir ces frottements, lorsqu’il me frappe à nouveau la fesse droite.

— Oh oui… tu as un sacré cul, dit-il avant de revenir malaxer mon sexe.

Je ferme les yeux, troublée par ce qui se passe dans mon propre corps. Une chose est sûre : ce gars sait où se trouve le clitoris, et il fait habilement gonfler le mien. Dès que je lâche un râle, il me donne une claque supplémentaire, puis sa main se pose sur mon épaule et il me tire vers l’arrière jusqu’à ce que ma tête trouve appui contre son torse. Je fixe le mur du fond, troublée par les sensations qui m’animent, et par mon incapacité à réagir. Les garçons que j’ai fréquenté n’auraient jamais fait un truc pareil, et probablement que je devrais tout arrêter, mais je reste là, incroyablement fébrile à l’idée qu’il me touche encore. Matt passe une main sous mon bras et vient m’empoigner un sein par-dessus mon t-shirt. Près de mon oreille, j’entends son souffle excité.

— Tu veux que je m’arrête ? demande-t-il en descendant sa main sur mon ventre.

Je suis incapable de répondre, mais je suis son trajet jusqu’à mon sexe, par-dessus le tissu, qu’il se met à secouer vivement. Mes yeux se ferment sous le plaisir qu’il génère. Bon sang ! Je vais jouir !

— Tu veux que je m’arrête ? répète-t-il.

Je suis si près du but que je fais non de la tête. Prestement, Max remonte ses doigts et les glisse à l’intérieur de mon jean, pourtant très serré. Je sursaute sans bouger. J’aurais pu chasser sa main et foutre le camp de cette chambre, mais je me contente de gémir lorsqu’il arrive à destination. Il n’a qu’à frictionner mon petit bout de chair pour que j’aie envie de le supplier de poursuivre. Bonté divine ! Il sait vraiment y faire !

À la seconde où j’échappe un petit cri, Matt ouvre le devant de mon jean de son autre main pendant qu’il continue à me rendre folle par ses petits gestes précis. Une fois mon vêtement ouvert, ses doigts délaissent mon clitoris pour chercher à se faufiler dans mon sexe. J’écarquille les yeux lorsque je constate l’humidité qui l’accueille et je ne suis pas la seule !

— Ah oui… ça te plaît…

Je ne réponds pas, parce que je n’arrive pas à comprendre ce qui se passe dans cette pièce et en moi, par la même occasion. Pourtant, quand sa main quitte mon pantalon, une pointe de déception m’envahit. Matt me repousse vers l’avant et je me retrouve de nouveau la tête contre mon sac pendant que des mains tirent mon jean et ma culotte vers le bas. Lorsqu’ils sont au milieu de mes cuisses, je décide enfin de réagir :

— Hé ! Je ne t’ai pas permis de…

Ma protestation est étouffée par un coup rude qui tombe sur ma fesse droite. Sans le tissu, c’est plus fort. Plus douloureux aussi. Ou alors c’est le bruit qui me paralyse.

— Tu m’as bien allumé, tiens, dit-il avant de venir plonger ses doigts dans mon sexe, par-derrière.

Les doigts bien humides, il retourne frictionner mon clitoris, plus vite, et je m’arque en échappant un cri délicieux.

— Tu disais ? raille-t-il.

Je grogne, pour le principe surtout, car dès qu’il accélère ses caresses, je cherche quelques choses à écraser et je me retrouve à malmener la couverture de son lit. Je ne peux pas croire que je suis là, à laisser ce parfait inconnu faire tout ce qu’il veut de ma personne. Sur le point d’atteindre l’orgasme, je tire la couverture contre moi, me tendant vers l’avant et lâchant un cri discret qui augmente pendant que le plaisir m’écrase de plein fouet. Dès que je n’ai plus de souffle, je retombe lourdement sur le lit, écrasant mon sac et laissant mon cul offert à ce type qui profite de mon abandon pour pousser de nouveau ses doigts en moi. Mes muscles se contractent et j’ai la sensation qu’il vient de générer une véritable inondation dans mon ventre. Bon sang ! C’est génial ! Ce garçon m’a offert un orgasme dans un temps record, et d’une façon complètement ridicule en plus !

Quand sa main s’éloigne, je sors de ma torpeur, puis je me redresse lorsque j’entends le bruit de sa braguette qu’il se met à défaire avec empressement. Je pousse sur mes bras pour pouvoir me relever, mais il claque de nouveau ma fesse droite pour que je garde la position.

— On n’a pas…

— Ne fais pas ta chieuse. Je vais juste me branler sur ton cul.

Je pivote pour vérifier ses dires et je vois qu’il sort une érection de bonne taille qu’il colle entre mes fesses. Sa main entreprend de l’astiquer à bon rythme. Quand son regard croise le mien, Matt peste, essoufflé :

— Tu ne pensais quand même pas que j’allais te baiser.

En réalité, je n’en sais trop rien. N’importe quel autre gars se serait empressé de m’enfiler en quatrième vitesse. J’observe Matt se masturber, encore sous le choc de l’orgasme qu’il m’a offert. Pendant qu’il se caresse sans vergogne, il donne quelques coups vers l’avant, contre mon cul, puis utilise sa main libre pour claque ma fesse gauche. Pas très fort, mais constamment. Cela semble décupler son excitation. Sa respiration s’emballe, puis il gémit en faisant coulisser plus rapidement sa queue entre ses doigts.

— Oh oui ! rugit-il.

Sa main libre recommence à frapper ma fesse gauche à répétition, jusqu’à ce qu’il lâche un cri rauque avant de s’immobiliser pour éjaculer contre mon flanc. Je n’ose bouger, troublée par ce qui vient de se produire dans cette pièce minuscule. Quand il ouvre les yeux, il cherche mon regard, puis retire prestement son t-shirt. Mon regard s’accroche à son torse. Pas aussi musclé que les types que je fréquente généralement, mais bien développé. Il s’entraîne certainement.

Ma surprise est complète pendant qu’il essuie le sperme sur mes fesses avec son vêtement, puis il descend du lit et remonte sa braguette. Quand son t-shirt tombe dans un coin de la pièce, il daigne enfin m’accorder son attention.

— Ça va ? demande-t-il simplement.

Je hoche la tête, même si je n’en suis pas certaine. Alors qu’il s’apprête à se laver les mains dans le petit évier de sa chambre, je me décide enfin de quitter ce lit. Je remonte maladroitement mon jean et essaie de replacer mes cheveux. Je suis dans un état second.

— Il faut… que j’y aille, bredouillé-je en récupérant mon sac.

La gorge nouée, je me précipite vers la porte et quitte sa chambre en m’arrêtant dans l’escalier pendant quelques minutes pour reprendre mes esprits. Bon sang ! Mais que vient-il de se passer ? Ce n’était pas du tout ce qui était prévu !

 

Chapitre 5

Emmy

Je suis encore dans un drôle d’état lorsque je retrouve ma voiture. Marie m’attend, adossée à la portière du côté passager. Mince ! J’ai oublié que je devais la retrouver ici.

— Tu en as mis du temps ! se plaint-elle.

Devant la tête que je tire, elle fronce les sourcils.

— Hé ! Qu’est-ce qu’il y a ? Il t’a fait quelque chose ?

Je ne sais quoi répondre. Je viens de vivre quelque chose d’indescriptible, mais je ne peux pas en parler à Marie !

— Dis-moi insiste-t-elle.

En deux pas, elle se plante devant moi et me scrute avec intérêt. De quoi ai-je l’air ? Si j’avais su que je devais soutenir une discussion de cet ordre, j’aurais pris plus de temps dans cette cage d’escalier pour reprendre mes esprits.

— Il est… plus intéressant que je croyais, finis-je par admettre.

Marie plisse les yeux, incertaine de comprendre mes propos, et à dire vrai, je ne suis pas sûre de pouvoir les expliquer non plus. Matt a agi comme un sale con, mais il m’a offert un orgasme inoubliable !

— J’ai l’habitude des sportifs, tu vois ? ajouté-je en cherchant mes mots. Plus musclés et plus…

— Il t’a embrassé ? me questionne-t-elle.

— Euh… eh bien… non.

Voilà qui est bizarre, d’ailleurs. Ce gars n’a pas été des plus sympathiques, et il n’a jamais essayé de m’embrasser. Ni même de me baiser, en fait. Et pourtant, il m’a expédiée au septième ciel en faisant grimper une tension incroyable dans mon ventre.

— Alors quoi ? s’impatiente Marie.

— Je ne sais pas. Disons que… qu’il est plus mignon que je ne le pensais.

— Certainement pas autant que David, rigole-t-elle.

Heureuse que la conversation glisse de son côté, je l’interroge à mon tour :

— Qu’est-ce que ça donne pour toi ?

Elle fait danser son téléphone portable devant moi.

— J’ai son numéro. Et il a promis de me téléphoner ce soir.

Avec une expression moqueuse, elle fait mine de croquer son appareil.

— Je vais lui bouffer le cœur, tu vas voir. Il verra ce que ça fait de s’en prendre aux filles.

Je fais mine de sourire, mais en réalité, ce plan commence à m’effrayer. Matt n’a peut-être rien d’un gentil garçon, mais je ne me sens pas l’âme d’une justicière. Surtout que je ressens toujours ce feu incroyable entre les cuisses. Un feu que je n’ai jamais ressenti avec personne.

— Et toi ? Tu penses en avoir pour combien de temps avant de pouvoir lui briser le cœur ? me demande ma copine.

— Je ne sais pas, admets-je. Il semble sur ses gardes, alors… disons quelques jours ?

Marie se met à rire franchement.

— Avec toi, il n’a aucune chance. Souviens-toi comment tu as jeté cette merde de Xavier !

À ce souvenir, je grimaçai.

— Il était pathétique, me remémoré-je.

— Tu parles ! Il te suivait partout comme un chien de poche !

Je rigole à mon tour. Pourtant, je sais déjà que Matt n’a rien à voir avec Xavier. Ni avec n’importe quel autre garçon avec lequel je suis sortie, d’ailleurs. Certes, il est rude, énervé, même s’il a essuyé son sperme sur mes fesses avec douceur, et a pris la peine de vérifier si ça allait. Décidément, je n’arrive pas à comprendre ce garçon. Et encore moins les réactions qu’il a suscitées dans mon propre corps.

Alors que je me prépare à monter dans ma voiture, Marie me stoppe :

— Tu as un plan pour lui briser le cœur ?

Perplexe, je hausse les épaules.

— Je présume que je dois le séduire jusqu’à ce qu’il tombe amoureux de moi.

— Pas de sexe ! Moi, je veux que David se branle en espérant que je lui cède et puis… pouf !

Je la regarde avec un air sceptique. Quelle hargne je ressens de son côté ! Dire que j’ai cru que ce jeu n’était qu’une idée ridicule pour passer le temps. Je commence à croire qu’elle a vraiment une dent contre tous les salauds de la planète.

— Tu sais, il ne t’a rien fait, finis-je par dire.

— J’en ai assez qu’on prenne les filles pour des putes. Et David est assurément un salaud de la pire espèce. Ça le fera réfléchir, tiens !

J’hésite. Si David a bien quitté cette fille après lui avoir pris sa virginité, que sais-je de Matt ? Absolument rien. À la limite, j’ai accepté ce défi par pur esprit de compétition.

— Bon, il faut que j’y aille, mais je t’appelle plus tard pour qu’on parle de stratégie, OK ? lâche-t-elle.

Je lui fais un signe de la main avant de m’engouffrer dans ma voiture. Marie veut qu’on parle de stratégie ? Quelle stratégie ? Matt a déjà défait mon plan de départ ! Et même s’il me faut le revoir pour lui rendre sa feuille de consignes dont je n’ai rien à faire, voilà que l’idée m’effraie. À croire qu’il a ouvert un gouffre sous mes pieds et je suis tout sauf certaine d’avoir envie d’y tomber…

Chapitre 6

Chapitre 6

Matt

Je dors mal, cette nuit-là. Cette fille, Emmy, me revient constamment en tête. J’ai pris un plaisir fou à lui claquer les fesses et je revois la scène dans mon esprit en me branlant comme un imbécile. Je n’arrive pas à croire qu’elle m’a laissé faire ! Et l’orgasme qui a suivi… Je n’ai qu’à me remémorer son cri que ma queue se redresse d’un trait dans mon caleçon. Il faut que j’arrête d’y penser. Autrement, je vais en faire une obsession !

Par curiosité, j’ai lu sur la paraphilie et les types de sexualité atypique, mais je n’ai jamais cru que je pouvais ressentir le moindre plaisir en tapant sur une fille. Mais quand elle m’a fichue son cul sous le nez, on aurait dit que tout se mettait en place à cette fin. Sur le moment, j’étais surtout en colère après cette journée et j’espérais le lui faire payer, mais à la seconde où elle s’est laissé faire, mon excitation a grimpé en flèche. Pendant un bref instant, je me suis senti tout puissant derrière cette fille, et je l’ai fait jouir comme la garce qu’elle est !

Et depuis son départ, je n’arrive plus à songer à autre chose.

Est-ce la première expérience de cet ordre pour Emmy ? J’en doute. Après tout, elle est populaire. Je l’ai vu à quelques reprises avec des gars à gros bras. Elle est tellement belle que la plupart des gars du collège lui lèchent les bottes dès qu’elle claque des doigts. Que fait-elle avec moi ? Je n’ai pas rêvé : elle a bien cherché à m’allumer ! Comme si j’avais le temps pour ces bêtises juste avant les examens de fin d’année !

Même si je me doute que c’est une mauvaise idée, je retourne m’installer à la même table qu’hier, persuadé que cette fille ne m’adressera plus jamais la parole. Avec ma chance, je vais devoir quémander une nouvelle feuille de consignes à mon prof de français !

Je fais mine de fixer mon livre, mais mon attention se porte vers la droite : là où les bimbos se tiennent quand il ne fait pas trop froid. Je refuse obstinément de jeter un œil de ce côté, mais il me semble reconnaître les cheveux d’Emmy : blonds, longs, bouclés aux extrémités. Parfaits, quoi, tout comme le reste de son corps. C’est une poupée. Trop belle pour un gars comme moi. Alors qu’est-elle venue faire dans ma chambre ?

Lorsque je vois un corps s’approcher de ma table, je relève rapidement la tête avant de la retrouver. Emmy. Elle a enfilé une jupe, assez courte pour que mon imagination s’emballe, et elle pose son sac près de mon livre.

— Salut, dit-elle. Je viens te rendre ta feuille.

La déception me noue la gorge et je scrute son regard pendant qu’elle s’évertue à fuir le mien.

— Écoute, euh…

Je déglutis pour retrouver une voix ferme et elle cesse de chercher le document dans son sac pour m’accorder son attention.

— Je ne voulais pas te faire de mal, hier, finis-je par dire.

Comme elle continue à me regarder sans répondre, je me sens forcé d’ajouter :

— J’ai eu une mauvaise journée et… je ne sais pas, j’avais la sensation que tu cherchais à te moquer de moi.

Je suis d’un ridicule ! Pour un peu, je vais m’excuser de l’avoir fait jouir !

— C’était… très troublant, lâche-t-elle tout bas.

Ma respiration s’emballe. Est-ce des rougeurs que je perçois sur ses joues ? Non ! Une fille comme Emmy ne rougit plus depuis belle lurette !

— C’était la première fois… qu’on me faisait un truc comme ça, dit-elle encore.

Là, elle m’achève. Je la dévisage avec la sensation qu’elle va se mettre à rire. Elle cherche à me faire une blague de mauvais goût, assurément ! Pourtant, elle déglutit avec bruit et j’ai la sensation qu’elle est aussi nerveuse que moi. Lorsqu’elle recommence à chercher le document dans son sac, je me décide à demander :

— Mais… ça t’a plu ou… ? Enfin… il me semble que… c’était plutôt chouette.

Je me gratte l’arrière de la tête, gêné des mots que j’emploie. C’est mieux que chouette. J’ai pris un malin plaisir à lui claquer les fesses et je me suis retenu comme un fou pour ne pas éjaculer en moins de trois minutes.

— Ce n’était pas mal, confirme-t-elle au bout d’une hésitation.

Nos regards restent rivés l’un dans l’autre pendant près de dix secondes, puis elle sort prestement la feuille de consignes qu’elle tend dans ma direction.

— Voilà. Merci de m’avoir dépannée.

Lorsque ses doigts relâchent le document, je demande, prêt à me faire rembarrer :

— Ça te dirait qu’on se revoie ?

Visiblement surprise, Emmy me jauge de toute sa hauteur.

— Je ne sais pas, répond-elle.

— Moi non plus, en fait, renchéris-je. Mais enfin… je me disais que… qu’on pourrait… expérimenter ?

Sa poitrine se relève, signe que sa nervosité augmente. Pour ma part, j’ai incroyablement chaud depuis que je lui ai fait cette proposition. Elle va certainement m’envoyer au diable et foutre le camp sans attendre. Mais non. Elle attend. Quoi ?

— Je ne sais pas, répète-t-elle encore.

Je fais mine d’arborer un air détaché et ramène mon livre vers moi pour paraît au-dessus de tout.

— OK, bien… si tu changes d’avis, tu sais où se trouve ma chambre. J’y serai vers quatre heures et quart.

Je force la note pour garder les yeux rivés dans mon bouquin, mais je crève d’envie de vérifier sa réaction. Alors que je m’attends à ce qu’elle fiche le camp, elle reste plantée au bout de ma table pendant une bonne minute supplémentaire avant de souffler :

— J’y réfléchirai…

Elle tourne les talons au moment où je relève la tête vers elle et je me contente de suivre son déhanchement en imaginant ses fesses rougies sous mes doigts. Il n’en faut pas plus pour que ma queue bande dans mon pantalon.

Elle n’a pas dit non !

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